BRIAN EVERETT

C'est un peu plus tard dans les années 70, quand il était à l'université, que Brian décida d'ouvrir son premier studio de tatouage à Albuquerque, Nouveau-Mexique. L'entreprise a tout de suite marché, ce qui a permis à Brian de donner toute son attention au tatouage. Jack Rudy lui a dit un jour de traiter sa machine comme s'il s'agissait d'un crayon. C'est à ce moment que Brian a réalisé que s'il pouvait faire du travail de précision avec un crayon, il y avait certainement moyen d’en faire de même avec sa tattoo machine. « C’est alors que j’ai brisé mes entraves et que j’ai pu développer mon propre style » explique Brian.

Aujourd’hui, Brian est le président de la National Tattoo Association ; il est au sommet de sa carrière.

 

«Je sens que j’ai atteint une maîtrise du tatouage que je n’avais jamais espéré » dit Brian. Mais le talent de Monsieur Everett est loin d’être limité à la seule réalisation de portraits réalistes. Il produit en effet une grande variété de sujets, et s’il est passé expert dans le travail en noir-et-gris, il n’en est pas moins un fervent adepte de la couleur. Ses récentes déviations du portrait se sont d’ailleurs manifestées par des incursions dans la faune et dans la flore. Défiant ainsi les frontières du réalisme, un de ses panneaux récents met en scène des feuilles d’érable délicatement rendues dans un camaïeu de valeurs douces qu’on ne rencontre que dans la nature. L’effet en est presque abstrait. Dans une autre œuvre encrée sur les côtes d’un collectionneur, on peut voir un paon perché sur une branche tordue, entouré d’un ciel nocturne et nuageux. Son don pour interpréter les détails permet à Brian de jouer sur le clair et l’obscur de cette scène où la pâle lueur de la lune est reflétée dans la queue de l’oiseau majestueux.

 

Brian n’a jamais voulu se limiter au noir-et-gris. « Avant de me jeter dans le noir-et-gris, je faisais tout le temps usage de couleurs. Mais une fois que je me suis spécialisé, j’ai trouvé difficile de faire autre chose ». Résistant cependant à l’étiquette qu’il porte depuis longtemps, Brian a récemment réalisé un motif typique: une pinup aux courbes aussi délicieuses qu’un fruit mûr.

 

Brian a la chance de pouvoir choisir ses clients et il est assez sélectif. « Je ne travaille que sur des gens qui sont en mesure de pleinement apprécier un bon tattoo.  Ils prennent mon travail avec sérieux et sont aussi dévoués au tatouage que je le suis ».

 

La dévotion scrupuleuse qu’éprouve Everett envers le tatouage va clairement au-delà de l'œuvre d'art par elle-même. Il applique en effet son énergie et ses talents à tous les aspects du tatouage, de la technique à la mécanique. Pour lui, la compréhension et la maîtrise de la machine est partie intégrante du succès d’un tattoo de qualité. « Le tatouage est un médium doté d’un aspect technique très proéminent. Il est primordial de maîtriser l’aspect technique si on veut être un bon tatoueur ».

 

Si les tattoo machines n’ont pas beaucoup changé depuis qu’elles ont été patentées en 1891, leur fabrication a bien évolué. La plupart des machines sont assemblées de nos jours à partir de composants fabriqués à la perfection sur des tours numériques commandés par un ordinateur. Le procédé est efficace et précis, mais dénué de toute notion d’artisanat. Remédiant à ce qu’il percevait comme une carence, Brian s’est donc mis à fabriquer des tattoo machines à la manière d’autrefois.

 

« Je pense qu’on devrait tous travailler avec nos propres outils faits main » dit Brian. Sa gamme de machines est indéniablement le témoin de sa foi dans ces objets plus authentiques. Chaque machine est basée sur une charpente moulée dans la cire et utilise des pièces que Brian fait fabriquer non loin de son atelier ; il se charge lui-même du montage et du réglage de ses machines. « Je construis mes machines comme on le faisait dans les années 40 » dit Brian.

 

Il cite Paul Rogers, un mentor pour beaucoup d’artistes de sa génération, comme l’inspiration derrière ses machines. « Je me sers depuis toujours de son type de machines ; il était le gourou de la tattoo machine après tout. Brian propose aujourd’hui plusieurs modèles : La Mariposa (papillon), La Avispa Loca (guèpe folle) et La Tinta Pica (l’encre que pique). Par conséquent les machines de Brian sont le parfait reflet de son idéologie. « Tout est fait à la main et chaque machine doit être un bijou ».

Brian s’est beaucoup investi dans les conventions à la demande de Terry ‘Tramp’ Welker en 1996. Tramp pensait en faire la promotion en utilisant des grand noms comme Brian, et quant à lui, Brian voyait les conventions comme le meilleur moyen d’élever l’image du tatouage en tant que forme d’expression artistique auprès d’un plus large public. De son côté, Tramp était dans les tranchées et orchestrait toute la logistique des conventions, alors que Brian faisait tout en son pouvoir pour s’assurer de la participation des meilleurs tatoueurs. « Une fois qu’on est suffisamment reconnu, les gens se mettent à répéter tout ce qu’on a à dire. J’en ai tiré profit pour faire venir la crème de la crème dans nos conventions » dit Brian. Ce sont les artistes qui vont inévitablement conduire la profession dans la bonne direction. « Les conventions sont l’endroit rêvé pour se faire une bonne idée de l’état de notre industrie, de sa santé et de son avenir. L’évolution du tatouage passe par celle de ses nouveaux acteurs : les artistes ».

 

Carrière

Route 66 Fine Line Tattoo

5511 Central NE

Albuquerque, New Mexico 87108

505-255-3784

 

Style

Tatouage photo-réaliste raffiné

 

Brian Everett Dans La Culture Populaire

Un maître du noir-et-gris, Brian Everett—ainsi que ses amis Goodtime Charlie Cartwright, Jack Rudy et Freddy Negrette—ont énergisé les mouvement de l’aiguille simple.

 

Explorations

Brian s’est remis à peindre des paysages en utilisant les pastels, qu’il aime pour leur capacité à rendre les couleurs et les textures. Un de ses sujets préférés est le Ghost Ranch, un endroit qui accueillait jadis l’artiste légendaire Georgia O’Keeffe. Il aime aussi les petits hameaux perdus du Nouveau-Mexique, avec leurs maisons de terre crue et les paysages montagneux escarpés qui les encadrent. Brian aime beaucoup dessiner les paysages ; ce sont des sujets très différents de son travail habituel dans le domaine du tatouage. « Je me sens plus libre avec les paysages. Les portraits ne pardonnent aucun écart alors qu’avec les paysages, dieu a fait tout le travail et je me contente de le restituer sa beauté sur la toile ».

Brian compte ouvrir une galerie d’art où il exposera ses pastels. Comme c’est toujours le cas avec les projets qu’il entreprend, il met la main à la pâte à chaque étape, des plans à la construction. Il voit le chantier de construction de la galerie comme une avenue de créativité supplémentaire. Assez différent de l’espace artistique habituel, le site fera également office de chambre d’hôtes et occasionnellement de lieu de villégiature pour ses amis.

 

Brian est aussi un grand amateur de voitures et se rend régulièrement dans les concentrations. En 1996, il a participé avec Jack Rudy à la formation du Beatniks Car Club, une petite association regroupant des artistes tatoués qui sont branchés voitures custom.

 

Honneurs

Chicago's Best Portrait, Tattoo Rendezvous Best Cover Up, Living Art
Association Most Realistic, Old San Juan Tattoo Extravaganza Best
Portrait, Mad Hatter's Tea Party Award for Merit, National Tattoo
Association. Artist Choice Award, et la liste est encore longue.

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