De Chaudes-Aigues au Chaudesaigues Award : l’histoire d’un projet
"Ne vous souciez pas d’être meilleur que vos contemporains ou que vos prédécesseurs : essayez d’être meilleur que vous-même", écrivait le Prix Nobel de littérature américain William Faulkner. Le Chaudesaigues Award s’inscrit dans une tradition pluriséculaire où se mêlent famille, Beaux-Arts, tatouage et petit village du Cantal. Plus qu’un simple trophée, notre prix pour tatoueurs est une philosophie. Explications.
Aux origines : un village d’Auvergne appelé Chaudes-Aigues
Au-delà du nom du père, il y a d’abord l’attachement tout particulier que Stéphane Chaudesaigues porte au village de ses ancêtres. Une commune du Cantal peuplée de moins de 1 000 habitants où le tatoueur réaliste né à Versailles se découvre des origines séculaires. "Ce village, c’est le nôtre", confie non sans une pointe de conservatisme assumé celui qui s’est vu remettre en 1995 le prix de Meilleur artiste de l’année par la prestigieuse National Tattoo Association américaine.
Soucieux de favoriser et de développer les liens entre l’Auvergne de ses aïeuls et la région parisienne qui l’a vu grandir et devenir le tatoueur et l’homme qu’il est aujourd’hui, Stéphane Chaudesaigues pense à utiliser le nom du petit village cantalien pour un projet qui va venir transcender les frontières communément admises du tattoo. Petit à petit, l’idée du Chaudesaigues Award germe en lui.
Eusèbe Chaudesaigues, Chevalier de la Légion d’Honneur et fondateur du Prix Chaudesaigues
Intimement lié au village de Chaudes-Aigues, on retrouve aussi dans l’histoire du Chaudesaigues Award le nom d’Eusèbe Joseph Chaudesaigues, figure de l’architecture française, Chevalier de la Légion d’Honneur, et fondateur du Prix Chaudesaigues. En effet, la Fondation Chaudesaigues, par l’intermédiaire de l’École des Beaux-Arts de Paris, encourageait à la fin du 19ème siècle les étudiants qui avaient gagné le concours à travers l’obtention d’une bourse leur permettant d’aller étudier pendant deux ans en Italie. Cet héritage transgénérationnel est la pierre fondatrice qui nous permet, à notre tour, de transmettre des valeurs artistiques et interculturelles.
Avant de faire rimer trophée, tatouage et Cantal, le Chaudesaigues Award est donc aussi une histoire de famille et une histoire d’amour. Il raconte l’affection qui lie deux frères, Patrick et Stéphane Chaudesaigues, celle qui lie un père à ses enfants, un homme à son métier. Dès lors, le trophée sera une récompense pour un artiste dont le travail émerveille ou interpelle, mais aussi une reconnaissance des anciens qui ont contribué, par leur travail et leur acharnement, à faire du tatouage ce qu’il est aujourd’hui. Le Chaudesaigues Award se veut un lien entre les générations de tatoueurs – plus qu’un simple prix, c’est un encouragement, une tentative d’union internationale de cette confrérie qu’est le tattoo.
Une envie : celle de récompenser un tatoueur au cours d’une convention pas comme les autres
Enfin, l’histoire du Chaudesaigues Award est intimement liée à celle du Cantal Ink, festival de tattoo et chantre du tatouage en Auvergne. Lorsqu’il met sur pied en 2013 la première édition de sa convention de tatouage pas tout à fait comme les autres dans le petit village de ses ancêtres, Stéphane Chaudesaigues cultive le doux souhait d’y rallier le Chaudesaigues Award. Depuis 2017 et le cinquième volet de la rencontre, c’est chose faite : le trophée vient désormais récompenser l’artiste ayant récolté le plus de suffrages de la part du public… et consacrer tout à la fois une personnalité, une discipline, et une histoire qui commence il y a plus d’un siècle.