STEPHANE CHAUDESAIGUES LA MONTAGNE.

Dans ses veines coule le sang de ses ancêtres Caldaguès.

Portrait : Stéphane Chaudesaigues, tatoueur de renom, a retrouvé ses racines dans le petit village Cantalien.

Et sur son bras, la source du par, tatouée sans doute pour l’éternité.

Tatoueur de renom, Stéphane Chaudesaigues est de retour aux sources.

Avec, dans ses bagages, le projet d’installer Les Rencontres internationales du tatouage sur ses terres d’origine dès juillet 2013.

Mais derrière l’ambition d’un homme tatoueur et tatoué se cache d’abord l’hommage d’un petit garçon qui, un jour, découvrit qu’un village portait son nom…

« J’ai sept ans. J’ai bien un père, mais pas le bon. Le vrai, il m’a abandonné. Je vis dans une famille recomposée et je suis le seul à porter le nom de Chaudesaigues. Un jour, j’écoute au journal télévisé qu’on parle de la source la plus chaude d’Europe : on parle de moi, de mon nom. Et avec tout l’imaginaire d’un enfant de cet âge, je m’attribue alors ce village que je vais cherche sur une carte. J’étais content. Je savais enfin d’ou je venais. Mon père est devenu mon village ". Et vice-versa. Le petit garçon grandit. A du mal à porter ce nom, celui de " son père, mon héros mais qui m’a laissé. Celui à qui je n’ai pas réussi à donner mon cœur. Alors ce cœur, je vais le donner à un village ».

L’école, c’est pas ça non plus, juste un « brouhaha autour de moi, j’entendais rien ». Le tatouage, par contre, il l’a vite dans la peau. Tatoué avant d’être tatoueur. À 11 ans. «  Mon frère Patrick, tatoueur lui aussi, m’avait dit que notre père en avait un. Une chimère…

Je lui ai demandé de m’en faire un. Il n’a pas voulu. Alors, je l’ai fait tout seul. Je ma suis tatoué un P ». D’un papa omniprésent dans son absence ? D’un père qui manque tellement qu’il est finalement derrière toute la vie du petit Stéphane devenu Grand ? « Oui, sans doute. Bien sûr. Je suis devenu  un homme aussi grâce à ce manque. Je suis devenu moi. Je m’appartiens ».

Père à 18 ans, Stéphane doit assumer. Il monte sa première affaire. « Je suis arrivé dans le milieu du tatouage avec pour seules références l’art et l’histoire de l’art qui me passionnaient. J’ai beaucoup étudié l’art et la technique des grands maîtres, ce qui m’a permis d’offrir quelque chose de plus personnel dans le monde du tattoo. » Et de passer outre les a priori : » vous êtes tatoué, vous êtes un voyou. Sans oublier que, pour les anciens, le tatouage fait immédiatement référence au camp, au matricule ».

« Moi, j’ai eu de la chance, je m’en suis sorti. J’ai fait de ce qui aurait pu être un échec une réussite ». Professionnelle et privée. « Mes enfants ont un père et un repère ».  À force de travail, l’enseigne Graphicaderme devient franchise. « J’ai tout mis dans l’art du tatouage. Toute ma vie. Toute mon énergie ».

Une énergie qu’il garde aussi pour la quête de sa vie. « Pendant ce temps, je cherche toujours ce père à qui, aujourd’hui, avec du recul, je peux dire merci.

J’ai fait appel à un généalogiste qui a découvert que toute ma filiation depuis 1779 était installé sur Paris.

À l’origine un certain Etienne né en 1755.

Je dis alors au généalogiste : « Essayer de voir s’il n’a pas un lien avec Chaudes-Aigues ».

Cet Etienne-là était né à Fridefont, du canton de Chaudes-Aigues.

Etienne se révéla être le grand- père, d’Eusèbe Chaudesaigues, Chevalier de la Légion d’Honneur, fondateur du prix Chaudesaigues à l’école des Beaux-Arts de Paris… La boucle est quasiment bouclée lorsque Stéphane et son frère Patrick créent le Chaudesaigues Award, décerné pour la première fois voici quelques semaines aux Etats-Unis, lors de la convention « Best of the Midwest ». Ne restait plus à Stéphane qu’à s’enraciner, enfin, véritablement.

Ce qu’il fait en achetant la maison du docteur Pierre Raynal à Chaudes-Aigues.